Adolescents
(Enquête nationale de 1993 Analyse et prospective INSEN 1994)

 

Chapitre I) la vie quotidienne des jeunes.

1.     caractéristiques socio-démographiques

Les jeunes : environ 9 adolescents sur 10 sont de nationalité française. Ce chiffre varie selon les académies (21 % à Créteil, où une majorité d’entre eux vivent en banlieue).

  • Les garçons sont majoritaires en Lycée Professionnel.
  • Au collège, 0.2% des élèves sont majeurs contre environ 50% au lycée.
  • Il y a 20 % de jeunes d’origine étrangère au collège, 18% en LEGT, 24% en LP.

Les parents : leur travail varie selon les académies.

  • les enfants des LP sont souvent issus de milieux modestes (43% des pères ouvriers).
  • Les divorces sont plus importants dans les académies à dominante urbaine ou péri urbaine.
  • La taille de la fratrie (plus de 4 enfants) est plus importante pour les élèves des LP.

 

2.     Le jeune et l’école

  • plus de 50 % de demi-pensionnaires
  • Les jeunes sèchent plus les cours en zone urbaine qu’en zone rurale, plus chez les garçons que chez les filles.
  • Conduite plus fréquente au lycée qu’au collège.
  • Les redoublants apprécient moins l’école que les non-redoublants
  • Les filles sont plus satisfaites de l’école que les garçons
  • Les élèves expriment leur insatisfaction notamment par rapport à leur faible assiduité scolaire.
  • L’éducation à la santé s’avère faible. Les filles demandent plus d’informations.
  • Les élèves déjà informés, sont plus demandeurs que les non informés.

 

3.     Le jeune en dehors de l’école

  • Les parents sont des interlocuteurs, quelque soit le type de différent rencontré par les adolescents. La mère est toujours perçue comme la plus attentive. Cependant au cours de l’adolescence, les jeunes se confient de moins en moins à eux pour des questions sentimentales ou relatives à la sexualité.
  • Les pairs sont les premiers interlocuteurs pour ces questions.
  • Les filles se sentent plus seules que les garçons.
  • Les garçons des zones rurales semblent plus actifs sexuellement. Ils ont des relations régulièrement, surtout à partir de 18 ans. L’utilisation du préservatif est de plus en plus fréquente.
  • Les jeunes des LP ont une sexualité plus active et plus régulière que ceux de l’enseignement général.
  • Les garçons font plus de sport que les filles en dehors de l’école.

 

4.     La santé au quotidien

  • ¼ des adolescents se trouvent trop gros. Pratique régulière d’un régime surtout chez les filles.
  • Les adolescents sont nombreux à grignoter. Les pratiques alimentaires varient selon le sexe.
  • Beaucoup de garçons ou de filles se sentent fatigués dès le réveil.
  • Les filles consultent plus le médecin généraliste que les garçons.

 

Chapitre 2) Conduites et troubles à l’adolescence

 

1.     Les conduites à risques

Elles posent problème à l’environnement social et scolaire : consommation de tabac, d’alcool et de drogues, absentéisme scolaire, vol, fugue, violences .

2.     Le mal être psychologique

  • Les plaintes somatiques : céphalées, gastralgies, nausées, fatigue, cauchemars, réveils nocturnes.
  • La dépressivité (surtout chez les filles)
  • Les conduites boulimiques (plus chez les filles)
  • Usage de médicaments psychotropes : angoisse, nervosité, stress …

3.     Les violences

  • Les conduites violentes = bagarres, rackets (1 jeune sur 5 peut être considéré comme violent) ce phénomène est plus important en banlieue qu’à la campagne et plus fréquent chez les garçons que chez les filles. Les conduites violentes vont de pair avec la plupart des autres conduites (alcool, tabac, drogue)
  • Les idées suicidaires et tentatives de suicide : ¼ des jeunes ont des idées suicidaires, plus chez les filles.
  • Les violences subies = violences physiques, sexuelles (59%) sont plus fréquentes en banlieues qu’à la campagne.

 

Chapitre 3) Contexte social, relationnel. Psychologie des difficultés des jeunes

 

1.     Facteurs associés aux difficultés.

  • La consommation (de tabac, d’alcool, de drogue) plus violences (vols, conduites violentes) plus l’absentéisme entraînent des difficultés scolaires, relationnelles, familiales et sociales.
    1. la consommation de drogue . Il existe deux groupes : le premier à haut risque, le second à faible risque
    2. Les indicateurs de risque. Conduites à risques, consommation de drogue
    3. les conduites violentes . Elles sont dues à la situation familiale : monoparentale ou chômage, le redoublement peut entraîner une marginalisation.
    4. l’absentéisme scolaire. redoublement, insatisfaction scolaire et familiale, drogue, alcool, suicide, problèmes d’adaptation.
    5. la dépressivité. prise de médicaments ou autres. Les jeunes se sentent isolés et ressentent un mal-être.
    6. la tentative de suicide. sentiment de solitude, perception négative de la famille, consommation de drogue, difficultés scolaires.

     

2.     La demande d’aide des jeunes en difficulté.

  1. les consultations en pratique libérale. augmentation des consultations des docteurs généralistes, mais aussi chez les jeunes en difficulté, consultation chez un psychiatre ou un psychologue.
  2. les recours au soin dans le cadre scolaire. L’infirmière est une personne importante pour les adolescents, ils ont aussi recours à l’assistante sociale.
  3. les interlocuteurs des adolescents. les parents (mais parfois le dialogue avec eux est rompu), les pairs, les professeurs.

 

Chapitre 3) Les adolescents et leur entourage.

  1. Situations socio - démographiques diversifiées

Différence par rapport aux académies, profession des parents et urbain/rural, couple monoparental.
Les facteurs sociaux et subjectifs ont un poids explicatif équivalent.

  1. Le poids de l’école

Plus de transport pour aller au lycée.
Collèges et lycées = lieux de diffusion du savoir, mais aussi lieux de vie communautaires.
Internat plus élevé en LP (due certainement à une spécificité régionale) plus de garçons, plus âgés.

1sur 2 a redoublé pendant sa scolarité. 1 sur 7 ont redoublé plusieurs fois. Le redoublement est souvent considéré comme un échec par l’élève mais aussi par les parents.

  1. La famille comme point de repère . 70 % ont une image positive de la famille
  1. L’importance des loisirs et des pairs
  2. Des acteurs de santé

Chapitre 4) Les adolescents en évolution.

  1. Le corps en croissance : évolution, changement hormonal.
  2. Le corps et la souffrance physique.
  3. Le corps comme objet de violences :

sexuelles filles ou garçons, ceux ci ont 4 fois plus de risques de faire une tentative de suicide que les autres. Fragilité des jeunes qui pensent au suicide. Prendre au sérieux ces idées si celles ci sont persistantes.

  1. La consommation de produits psychotropes

L’alcool, le tabac, la drogue, médicamentation. En 1978, 1 lycéen sur 10 avait expérimenté la drogue. En 1993, ils sont 25 %. La consommation a non seulement augmentée, mais s’est déplacée vers des âges inférieurs.

  1. Situer la consommation de drogue dans son contexte.

Baisse du tabac et de l’alcool, mais hausse de la drogue. Peu importe la situation scolaire ou sociale. On peut conclure que l’expérimentation, même occasionnelle, est le signe d’un malaise.

  1. Violences et autres conduites à risque

Les jeunes violents sont en difficulté scolaire et sociale = oisiveté et insatisfaction scolaire et familiale. Signes d’appel et de malaise.

  1. A propos des conduites et des troubles. Variations socio familiales.

 

CONCLUSION

Entre 11 et 19 ans, les jeunes s’éloignent du mode de vie de l’enfance pour adopter petit à petit celui des adultes. La maturation sociale accompagne la maturation biologique et psychologique. C’est aussi l’acquisition d’une identité sexuelle. Malgré la mise à distance des parents et de l’école, ces lieux majeurs de socialisation sont de première importance. Se sentir bien à l’école et dans la famille est une condition indispensable à l’évolution juvénile.

A l’adolescence, une diversité de troubles et de conduites est en jeu : alcool, tabac, drogue, absentéisme, conduites dites violentes, troubles liés au corps, alimentaire, prise de médicaments et tentative de suicide.

Les garçons adoptent plus tôt des troubles de la conduite, quant aux filles elles ont plutot des troubles corporalisés.



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